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Home Histoire 1939-45 Juin 1940, le début des sombres années

Juin 1940, le début des sombres années

Le 18 juin 1940, en début d'après-midi, les premiers militaires allemands pénètrent dans Moulins par l'est. Vers 13h30, deux officiers allemands arrivent à l'Hôtel de Ville et montent dans la salle du conseil municipal qui les attend au grand complet autour du maire M. Boudet, ceint de son écharpe tricolore.

L'occupation commence...



 

A La Madeleine, au même instant, des militaires français ont organisées des points de défense pour empêcher les allemands de franchir l'Allier.
Le premier est situé au nord du Pont Régemortes ; un deuxième entre celui-ci et le pont de fer ; un troisième au sud sur la route de Clermont ; et enfin le dernier entre la voie ferrée et la route de Montluçon pour protéger la Madeleine par l'ouest. Sous les ordres du colonel d'Humières et du commandant Pollimann, ils ont placé une charge d'explosif (six tonnes de mélinite) sur le pont Régemortes et ont reçu mission de la faire détonner dès l'approche de l'ennemi.
Sur le pont de fer, un barrage a été constitué de fagots de paille, un bidon d'essence servant à y mettre le feu.
Le commandant a installé son PC sous le petit pont de pierre desservant la rue des Grosliers près de la route de Clermont. Les troupes françaises comportent quelques tirailleurs sénégalais qui paieront un lourd tribut lors des combats.

Depuis le 17 juin chacun s'interroge. Le gouvernement aurait demandé l'armistice et le maire et le préfet ont tenté de convaincre le colonel de renoncer à ce combat pour éviter une effusion de sang en ville de Moulins. Le colonel se retranche derrière les ordres reçus et persiste.

Le 18 juin, vers 14 heures, une colonne motorisée allemande s'engage sur le pont Régemortes. Un coup de canon fait détonner l'explosif (en l'absence de cordon Bickford assez long) et la neuvième arche s'écroule en emmenant avec elle les premiers engins et soldats allemands.
Le combat devait durer toute l'après-midi. Sur le pont de fer, derrière le rideau de fumée protecteur, les mitrailleuses françaises prenaient en enfilade les voies ferrées.  La fusillade est vive vers la brasserie de la Meuse. Tout l'après-midi, les batteries allemandes pilonnent la Madeleine depuis les hauteurs d'Yzeure touchant des maisons et la caserne du quartier Villars.

Selon plusieurs témoignages lors de notre réunion du 4 septembre, l'aviation (supposée être italienne) serait intervenue et aurait touché notamment le Quartier Villars et un café situé à proximité (vers l'angle actuel des rues Henri Baude et du Pont Chinard).

Plusieurs soldats et moulinois furent tués ou blessés. Parmi eux, Edmond Bourges, dont une rue du quartier porte désormais le nom.


Mais les allemands munis d'engins amphibies traversent l'Allier en aval et vers 17 heures, pénètrent dans La Madeleine.


Sources :
- Témoignages des anciens de La Madeleine en réponse aux questions des enfants du quartier.
- Complétés par des références aux ouvrages de :
. M.Sérezat "Et les Bourbonnais se levèrent"
. M.Rougeron "Quand Vichy était capitale"
- Et les informations extraites des revues suivantes :
. Bulletins de la société d'émulation du bourbonnais
. Bulletins municipal de Moulins d'octobre 1980, "il y a 40 ans à Moulins"

 

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